Le verdict d’Ayodhya

L’Inde retient sont souffle… Demain à 15h30 sera annoncé le verdict du tribunal au sujet d’une querelle intercommunautaire entre hindous et musulmans qui a déjà fait de lourds dégâts.

Le cœur du débat se tient dans la petite ville de l’Uttar Pradesh, Ayodhya, sur un site religieux qu’hindous et musulmans revendiquent chacun comme étant le leur à l’origine. Petit retour en arrière pour éclaircir le fond du problème.

La dispute remonte à loin dans le temps. Depuis des décennies, voire des siècles, les hindous réclament un site sur lequel est érigée une mosquée construite en 1528. Pour les hindous, cet endroit est plus que sacré puisqu’il serait le lieu de naissance du dieu Rama, un avatar de Vishnou. Selon eux, un temple existait bien avant mais aurait été détruit et remplacé par une mosquée lors de l’invasion de la ville par les moghols au XVIe siècle. En 1992, une foule de militants nationalistes hindous a décidé de passer à la vitesse supérieure pour récupérer le site et a démoli la mosquée. Cette destruction a bien sûr déclenché les pires violences entre les deux communautés et a fait plus de 2000 morts. Depuis le gouvernement a barricadé le site qui est interdit à toute personne et surveillé 24h/24. Pour trouver une solution à ce conflit, les deux clans ont porté l’affaire devant les tribunaux en leur demander de trancher sur l’appartenance de ce site.

Le jugement devait être rendu le 24, puis a été reporté au 28 et maintenant c’est la date du 30 septembre, qui est annoncée. La décision fait peur, sachant que quelque soit « le gagnant », cela peut déclencher des heurts effroyables entre les deux communautés. Ainsi demain et vendredi, les écoles sont fermées ainsi que beaucoup d’entreprises. L’état a également coupé les SMS de masse, les rassemblements sont interdits et la vente d’alcool est prohibée.

Alors on espère que pour la énième fois le verdict qui pourrait mettre le feu aux poudres sera à nouveau repoussé. Surtout à quelques jours de l’ouverture des jeux du Commonwealth, qui met déjà bien à mal l’image de l’Inde, on ne voit pas comment le gouvernement pourrait prendre un tel risque. On croise les doigts, et demain, on reste à la maison…

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